Les premières salles en France
Efforts gouvernementaux
Dans le Morbihan
En 1923, les principales cités du Morbihan sont équipées de salles de cinéma et de matériel de projection:
Voir la très complète et très intéressante étude "Le cinéma en Bretagne rurale: esquisse pour une histoire" de Jacques Deniel et Michel Lagrée - 1985 (Existe aussi en fichier pdf)
On note des séances de Cinéma pour public élargi à l'École St-Joseph, Pâques 1928 (BP avr 1928)
On y donnait des représentations de théâtre, des bals, les fêtes de Noël, diverses manifestations ... et on y faisait du cinéma. La projection dans cette salle en 1930 du film "La merveilleuse vie de Jeanne d'Arc" a déclenché un émoi relaté par le journal "Le Rappel du Morbihan" (RM-01/02/1930) et a donné lieu à un article dans le Bulletin Paroissial (BP mars 1930). Annonce de "cinéma parlant" en 1935. La disparition accidentelle en 1938 d'Émile Mesnard, responsable technique, opérateur, et l'émergence du cinéma à la Salle Paroissiale ont dû mettre fin à l'activité de cinéma à l'USQ. (Les deux cinémas coexistent encore en 1939) La salle des fêtes, tout en bois, a été condamnée pour raison de sécurité après 1953. Voir le dossier U.S.Q. Après les lois Gobelet sur l'école de 1886 et de Séparation de l'Église et de l'État de 1905, la concurrence très vive entre les milieux catholiques et laïques s'étend à tous les domaines, associatifs, culturels, sportifs. Le projet d'une Salle Paroissiale prend forme en 1933 comme en témoigne le
Bulletin Paroissial de novembre
1933 (BP nov 1933). Les travaux se déroulent au long des années 1933-1935 (BP avr 1934). L'inauguration est signalée en octobre 1934 (BP oct 1934). Dès 1937, des séances de cinéma sont données à la Salle Paroissiale. Célestin Carret en est le principal responsable (Extr. art. Deniel-Lagrée = Ann-7). En 1943 et en 1944, le Cinéma s'appelle "Olympia-Cinéma" comme le montrent les articles du "Nouvelliste du Morbihan" et de "Ouest-Eclair". La salle, réquisitionnée un temps par les Allemands (Ann-7), est remise en état à la libération. Le Cinéma se structure, devient l'Omnium-Cinéma (BP nov 1946) La salle est modernisée en 1949 (BP déc 1949) et reçoit du matériel haut de gamme en 1953 (BP déc 1953). Elle devient l'une des salles les plus actives et les mieux équipées de la région. Promoteur du média, le Bulletin Paroissial s'interroge sur les bienfaits et les dangers du cinéma (BP avr 1954, BP jan 1955). L'Omnium travaille avec la CALCO (Coopérative Associative de Location des Cinémas de l'Ouest, Mr jean Bougoin, Rennes) et avec le GASFO. En 1971, la Paroisse décide de confier la gestion à la SOREDIC (Société Rennaise de Diffusion Cinématographique) qui chapeaute le Cinéma catholique en Bretagne. L'Omnium-Cinéma devient l'Iris (Ann-7). Célestin Carret conserve ses fonctions de Directeur. Il a, à sa disposition, un projectionniste et une équipe de bénévoles. La salle diffuse en 35mm et en dolby stéréo dès 1983 (Ann-7). Pendant près de cinquante ans, de 1945 à 1992, l"Omnium-Cinéma-Iris", bien que géré par une association confessionnelle, sera le Cinéma de tous les Questembertois et des communes avoisinantes.
La mairie rachète les murs (au Diocèse) et confie la gestion du Cinéma à une nouvelle structure, l'Iris-Cinéma (créée le 16/07/1992) qui professionnalise le fonctionnement, multiplie les séances, se distingue avec des films "Art et Essai" et des films en VO. Voir une présentation complète du Cinéma d'aujourd'hui (2020) sur le site de l'Iris-Cinéma. Il semble que de tout temps la structure administrative de l'Omnium-Cinéma ou de l'Iris-Cinéma ait été de type association "loi 1901" avec Adhérents, Assemblées générales, Conseil d'Administration, Bureau, Secrétaire, Trésorier, Président. Cette association gère une Entreprise Commerciale d'Exploitation Cinématographique. La "Carte d'Exploitant" ou "Autorisation d'Exploitation" délivrée par l'organisme national qui gère le cinéma, aujourd'hui le "CNC" (Centre National du Cinéma), est exigée. Elle a été accordée, entre autres, à Célestin Carret, Eugène Magré, Aignan Le Guennan, Arno Baumgartner et à chacun des Présidents depuis 1992, de Martine Pérot en 1992 à Paul Goulène aujourd'hui. Depuis 1992, la mairie, propriétaire des murs, loue la salle (pour 0 Euro) à l'association, et en assume l'entretien. Un adjoint à la Culture est membre de droit du Conseil d'Administration. Un contrat règle les relations avec la Ville et la Communauté de Communes permettant au Cinéma de gérer son activité en toute indépendance. Pendant toutes ces années le Cinéma a fonctionné grâce aux nombreux bénévoles qu'il est impossible de citer en détail. Sans précision des années de leur participation, de leur fonction, citons en désordre Célestin Carret, M.Tatibouet, Léon Le Port (opérateur), Fernand Calba, Eugène Magré, Aignan Le Guennan, Paul Paboeuf, Jean Guiquerro, Jules Morance, Albert Morice, Armel Marquer, Jean Grimaud fils, Pierre Plantard, François Magré, Mme Baumgartner, Anne-Marie Richard, Roger Bousard, Philippe Leroux, Joël Bourhis, Colette Cantat, Anne-Marie Chanclou ... Voir la composition de l'équipe des bénévoles en 1972. A une certaine époque, parait-il, l'Abbé Thétiot (et/ou l'Abbé Rascouet ) maniait les ciseaux pour les scènes jugées mal appropriées, les bobines étant reconstituées après la séance ... Aujourd'hui, en 2020, l'Iris-Cinéma fonctionne avec environ quatre-vingt bénévoles: projectionnistes, membres de la commission de programmation, caissiers, caissières, personnel d'accueil pour les séances spéciales, responsables pour la sécurité, de l'entretien des locaux, etc .... (le Cinéma emploie aussi deux salariés à temps complet et deux salariés à mi-temps).
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